8 septembre 2013

3 JOURS 4 NUITS 5 FUSEAUX HORAIRES PAR LE TRANSSIB’

Pays de tous les superlatifs, on se dit qu’un mois c’est bien peu pour traverser ce pays-continent. Le far-est russe à lui seul représente déjà la surface de l’Europe. Et il est temps pour nous de rejoindre l’Europe, notre visa expire le 9/9.
Devant nous 4 nuits 3 jours de train pour traverser 5 fuseaux horaires pour arriver à Moscou depuis Irkutsk.  Un voyage à rebrousse-temps.... 86 heures de train pour 5200 km environ. Le mythique transsibérien dont le nom à lui seul fait rêver… Depuis Vladivostock c’est plus de 9000 km, 11 fuseaux horaires.
On angoisse avant pour le transport des vélos dans le train, on réserve un billet en 3e classe dans lequel il semble y avoir de la place pour stocker nos montures bien encombrantes, on récupère de grands plastiques avec Stas qui nous accompagne jusque sur le quai de la gare et donne un coup de main à Sara pour le transport des vélos par les souterrains…. 10mn avant que le train n’entre en gare nous connaissons le quai, il s’agit de le rejoindre via les souterrains, ensuite de démonter roue avant, guidon à tourner, pédales à enlever et l’emballer dans le sac plastique entouré de scotch, et faire plusieurs aller-retour dans le wagon pour emmener toutes nos sacoches et vélos jusqu’à notre place au fond du wagon. Heureusement qu’il y avait un arrêt d’une ½ heure à Irkutsk….
Partout les gares et horaires officiels de train sont calés sur l’heure de Moscou…
La 3e classe ce sont 4 couchettes d’un côté et deux de l’autre séparées par un couloir, mais tout est ouvert. Au dessus de la couchette du haut, il y a un espace assez grand pour stocker nos vélos. A priori, il faut payer pour des bagages excédent 35 kgs mais finalement personne ne nous demande rien à la montée dans le train… mission accomplie… nous voilà partis.
Et que fait-on pendant tout ce temps, on mange, on dort, on fait un brin de toilette, on boit du thé, du café, l’eau chaude est à disposition dans le samovar, on discute avec nos voisins, entre gestes et quelques mots glanés … on rigole avec Sara (avec qui nous voyageons encore jusqu’à Moscou), on prépare les articles pour le blog (eh oui on travaille un peu…).   3jrs 4 nuits c’est long et court à la fois..
Les arrêts principaux permettent de se dégourdir un tout petit peu les jambes pendant ½ ¾ d’arrêt… Villes historiques défilent, Ekaterinbourg, Novosibirsk etc…
Au fur et à mesure, notre corps s’adapte au décalage horaire et on se cale progressivement. L’inactivité est difficile, envie de pédaler.
Vu le nombre de personnes (54 dans le wagon) et la promiscuité, les nuits sont étonnement calmes et les journées même si parfois agrémentés de quelques ronflements.
La provodnitsa, chef du wagon, bien souriante, veille.
Le paysage plat de forêt et de campagne avec ses maisons en bois toujours, bien plate défile. En sibérie, les journées ensoleillées font place plus vers l’ouest à la grisaille et à la pluie. La nature présente déjà ses atours automnales. En arrivant dans la région de Moscou, le froid s’est installé.
Sacha et Natacha seront des compagnons de route bien agréables et nous partageons quelques gâteries avec eux.
4 nuits plus tard, nous arrivons à Moscou à 4h du matin.

BYE BYE ASIA, BONJOUR L’EUROPE

traduction ? .... IRKUTSK

avec Stas à la gare d'Irkutsk

train n° 12

sur le quai à Irkutsk, préparation des vélos avant
emballage.... un peu de stress

dernière étape, emballage en plastique

les vélos au-dessus de nos têtes

notre wagon en 3e classe

partage du repas avec nos voisins

notre provodnitsa, chef du wagon
rangement de toutes nos sacoches sous la banquette

un arrêt parmi d'autres, parfois d'une demi-heure ou plus
pour se dégourdir les jambes

Arrêt à Ekaterinbourg, en pleine nuit

Moscou, dans le froid (9°) et la pluie
à 4h du matin
il faut remonter les vélos maintenant

la gare de Moscou

RETOUR VERS IRKUTSK

Anne et Julien nous quittent plus rapidement pour raisons de santé et nous continuons notre route avec Bamboosara, avec qui nous partageons de nombreux fou rires. Après le passage en ferry pour rejoindre la terre ferme, la route tout en « montagnes russes » à travers steppe puis taiga (mélèzes, pins, bouleaux) où les arbustes et herbes arborent déjà des couleurs automnales. Il fait bien chaud encore. Les nuits et matinées fraîches nous rappellent que l’automne arrive dès la mi-septembre dans cette contrée.
Nous campons dans les villages et hameaux (5 habitants) où les maisons en bois sont souvent abandonnées.
Rencontre avec une professeur de français à la retraite qui nous ramènera 2 litres de lait fraichement trait de son unique vache, nous confirme qu’il n’y a pas de travail pour les jeunes, qui partent tous pour la ville, que les forêts alentours abritent des ours et des serpents, et que l’état alloue un bail de 90 ans à un multi-millionnaire dans le village voisin qui possède plus de 400 vaches… elle regrette les kholkhozes. les villages se dépeuplent et les villes grossissent.
Lors d’un réapprovisionnement dans un mini market villageois, la propriétaire, bouriate, et fière de l’être, nous chante…. La marseillaise, sans faute.
En arrivant dans la vallée bien plus peuplée avant Irkutsk, nous sommes confrontés à une circulation importante et surtout la façon de conduire russe qui nous fait plutôt peur. Voitures nous frôlent et nous doublent à toute vitesse. Nous terminons les derniers 50 km dans un camion.
A Irkutsk, grande ville avec une circulation d’enfer, où subsistent de belles églises orthodoxes et des maisons en bois traditionnelles, nous sommes hébergés par Stas, photographe et grand amoureux des sports nature et surtout futur voyageur. Notre matériel semble avoir été programmé pour tenir jusqu’à cette fin août (temps de voyage prévu à l’origine) car tout casse l’un après l’autre. Nous suivons Stas, qui prend de son temps pour nous guider, à vélo, à travers la ville, à la recherche de magasins pour réparer notre réchaud, magasins de vélo pour Sara, nettoyage appareil photo, achat d’un plastique pour emballer vélos pour le voyage en train, etc… pour éviter les dangers de la circulation automobile dans la ville, Stas nous emmène par trottoirs, chemins de traverse et c’est de façon très sportive que nous découvrons la ville. Lui aussi nous parle des usines qui ferment les unes après les autres et que la Russie c’est Moscou. Tout le monde va à Moscou qui devient une mégalopole,,,, ET NOUS AUSSI….
En rencontrant des américains en voyage en Russie, et beaucoup de références américaines dans les publicités ou autres dans le pays, nous sommes maintenant certains qu’une page de l’histoire est bien tournée,


dernière vue sur le Baikal

encore un campement comme on les aime !



achat de provisions en cours de route



Remplissage de nos gourdes .....d'eau !

l'automne a pris ses quartiers...

matin de brouillard...

...avant de sécher la tente sous le soleil revenu, à l'arrière
du vélo

couleurs d'automne sibériennes



mince , c'est quoi cette bête là ?

derniers 50km en camion

Irkutsk
qui a dit qu'il fait froid en sibérie ?

recherche de pièces vélo pour le vélo de Sara, avec Stas comme guide !

manifestation en vue de prochaines élections !


séchage de linge, bricolage vélos....
on a envahit l'appartement de Stas !!!


LEGENDES D’OLKHON…ET DU BAIKAL !

Nous voici tous les 5 sur Olkhon superbe île, à Kushir, village le plus important de cette île de 70 km de long, où il n’y a pas un cm de goudron. 7 jours à sillonner cette superbe île par des pistes vraiment sableuses à travers steppe et forêt et des vues imprenables sur le lac le plus profond de la planète (près de 1637 m de profondeur) – plus de 600 km de long et qui contient 1/5 d’eau douce du globe et réputé pour son eau d’une clarté et pureté exceptionnelle. Lorsque le soleil brille, il fait bien chaud, lorsque la pluie arrive, les pistes deviennent presque impraticables. La boue s’invite sous les garde-boues. Je pousse souvent, et sue ; Sara (et les autres) avec son vélo en bambou tout cliquetant (plein de petites sonnettes le décorent) arrive à fond et passe partout !!!! 7 jours à camper sur des plages de rêves, à raconter nos aventures cyclopédiques mutuelles et de bonnes soirées rigolades autour d’un feu de camp enveloppés dans nos vestes et bonnets pour éviter les piqures de moucherons, 7 jours à braver l’eau glaciale (bien plus froide que sur la côte est) pour faire un brin de toilette lorsque l’odeur devient trop tenace…Rencontre avec Boris et campement à ses côtés pendant 2 nuits qui nous explique les richesses du sous-sol sibérien mais dont les revenus ne bénéficient pas à la population. Ce fut une de ses rencontres où en peu de temps, un « je ne sais quoi de particulier » nous lie immédiatement. Seulement deux jours passés ensemble, peu de paroles pourtant, mais nous devons nous séparer avec un pincement au cœur ;  il nous suivra jusqu’à notre prochaine étape.  Observation des phoques nerpa (phoques d’eau douce) en pleine pêche. Et sommes ressourcés au buffet à la guesthouse « chez Nikita ».
Olkhon, c’est aussi le centre d’énergie du Baikal pour les bouriates et nombreux chamanes s’y retrouvent pour des « full moon party » spirituelles (dixit Sara). On nous parle d’une civilisation d’avant les bouriates, disparue, de gens très grands et qui n’ont pas les yeux bridés. Il existerait même des gens mi-phoques, mi-hommes….la légende de la petite sirène est née sur Olkhon…. Les habitants voient régulièrement des extra-terrestres et certains ont même envoyé une lettre à Putin, en bonne et due forme, pour demander la construction d’une piste d’atterissage pour ovni sur l’île… On se demande ce qui est bien mélangé à l’eau du Baikal, que boivent les locaux… et nous aussi…
Nicolas, photographe alsacien installé sur l’île nous fait rêver devant les photos du lac gelé. En janvier, 1 mètre de glace permet d’y circuler en voiture mais cache aussi des pièges (plaques qui bougent et forment des failles dans la glace) qu’il faut éviter. La clarté de l’eau donne le vertige. Par moins 20°, il fait bon, il commence à faire froid par -30 /-40° voire -50°. Le grand danger, sur le Maloe More (la petite mer) de Olkhon, pour pêcheurs et bâteaux, c’est un vent brutal et violent qui fait couler bateaux et emmène tout sur son passage.
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les plages du débarquement.... sur Olkhon !
vélos sacoches jetés en vrac sur la plage

et c'est à nouveau le départ

arrivée à Kushir, village le plus important d'Olkhon



Kushir
fourgon Huaz, utilisés presque exclusivement pour
circuler sur l'île

départ pour la traversée de l'île sous la pluie,
dernières courses avec Anne Julien Sara....

avant de se faire inviter à déjeuner, en attendant que la
pluie cesse, par une garde du parc national....sous la yourte
enfin le départ pour traverser l'île... au programme, boue, trous et tôle ondulée
pas un brin d'asphalte sur l'île

Anne, Sara, Julien et Dominique...

Baikal en vue


droite ou gauche ?

après la boue, c'est le sable.... et il faut pousser !

toujours Baikal

descente raide et montée en face

arrivée au bout de l'île

au bout de l'île


après avoir observé les phoques du Baikal, retour au campement,
avec du bois pour le feu de camp

superbe descente pour arriver dans cette crique....

...mais le lendemain il faut remonter... et il faut pousser chaque vélo

on a campé tout là en bas, dans le creux...

et Sara nous accompagne pour le retour 



repos 2 nuits avec Boris, qui nous a gâté...

vache à la plage

pas d'arbre pour accrocher le fil à linge

campement de Boris avec tente/WC - tente/cuisine - tente/chambre à coucher...


s
sable ou pas sable dans le creux ? Sara l'intrépide passe devant...

oui ... sable !!!

vélo en bambou tient le coup

traversée en ferry au départ de l'île, on se croirait en vaca nces

 Dominique est bloqué par la boue


rocher du Chaman à Kushir