24 avril 2013

A table !

pains chinois sur le trottoir
Du sud au nord, lors de notre traversée de la province du Yunnan, nos papilles sont à l'honneur.
Villes, villages, marchés, dans les rues, on est constamment confronté à la nourriture !!! et du coup Dominique a tout le temps faim et on rattrape nos kilos perdus (heureusement qu'on pédale entretemps).


soupe de noodles sur le trottoir
On peut manger bien sûr dans les restaurants, les petits boui-boui à moitié à l'intérieur, mais tout ouvert sur la route, à moitié sur le trottoir,

préparation à l'extérieur


on peut trouver à manger auprès des vendeurs ambulants à vélo, en charrette, bien sûr sur les marchés.
on peut emporter plein de petits plats dans des barquettes...
vente en bord de route
marché de nuit
carte.... en mandarin
Dans les restaurants, parfois il y a des cartes (entièrement en chinois bien sûr) et dans ce cas, il faut soit prendre au hasard, soit regarder ce que d'autres mangent), mais la plupart du temps, il faut montrer dans une vitrine réfrigérée quels légumes et viande on souhaite manger (parfois nous voulions faire des mélanges mais cela ne correspondait pas à leurs habitudes). Ils sont servis au milieu de la table sur un plateau tournant afin que chaque convive puisse y piocher et ils accompagnent un bol de riz nature. Donc plus on est de monde, plus il y a de diversité.
variété de plats avec du riz

D'ailleurs, les chinois commandent beaucoup de plats comparé au nombre de personnes .... et ne les finissent pas.(apparemment un signe de réussite sociale qu'il est important de montrer). Pour nous les plats sont toujours vides....
Dans le sud et dans certaines villes, des marchands en bord de trottoir proposent des plats divers tout prêts (on en choisit 3) et servis avec du riz.









Et les marchés.... un vrai régal... on pourrait y passer des heures et d'une région à une autre, d'autres produits apparaissent sur les étalages. Des légumes et fruits connus bien sûr mais aussi certains bizarres et inconnus. On ne sait pas trop comment ça se mange.

racines, ça se mange comment ? 
poulet complètement haché....
feuilles de bananiers avec une préparation
gélatineuse à l'intérieur,
légèrement sucrée
Des stands immenses de viande, de superbes jambons et toutes les parties du porc, des poulets vivants ou prêt à cuire de différentes couleurs. Souvent la viande est souvent hachée devant vous sur un billot et les poulets coupés sans tenir compte des os (en fait un peu massacré) (imaginez quand vous mangez une soupe ou autre avec des morceaux d'os entourés d'un peu de viande....il faut trier... bref, on évite souvent la viande dans ce cas).




pas très apétissant à l'oeil...


Des crapauds, des genres de serpents, des tortues, des poissons divers, des cafards et autres insectes...
serpents ?

Tofu, noodles (nouilles de riz) de différents calibres, des préparations gélatineuses de couleurs diverses  (on ne sait pas trop à base de quoi c'est fait , peut-être à base de soja), du riz, légumes secs, etc...
bon, je change de coin !
Sur les marchés, des marchands ambulants proposent toutes sortes de petites préparations bien appétissantes, à déguster sur place ou à emporter, souvent les petits boui boui sont nombreux aussi et l'on s'asseoit autour de petites tables basses....on trouve aussi des gros morceaux de pommes de terre "frites" enrobées d'épices ... eh oui .... et des poulets grillés.... et on en passe...

Marchands ambulants sur les trottoirs ou parfois à la sortie des écoles proposent diverses petites préparations simples...toujours tentantes...



Nous avons une nette préférence pour les petits boui boui bien sympa qui proposent souvent, entre autre,
les soupes de noodles, mangées par les locaux en guise de petit déjeuner... A disposition toujours des épices et du vinaigre. Depuis Dali, nous en avons trouvé une sorte qui a un goût .... de gruyère (nous ne sommes pourtant pas en manque) excellentes.

je choisis et c'est cuit dans un
bouillon 

barbecue - sauterelles

tofu - épicé 


pâtisserie
Du pain (petites boules cuites à la vapeur ou pains plats) nature ou fourré est de nouveau présent sur les marchés et les nombreuses pâtisseries proposent gâteaux et autres délices (assez étonnant car les chinois ne mangent pas spécialement sucré).


Partout on vous apporte, à peine assis, un verre avec de l'eau chaude (d'ailleurs on trouve partout des thermos d'eau chaude toutes prêtes et nous demandons souvent à remplir nos gourdes en cours de route) où trempent quelques feuilles de thé.

Il existe un proverbe qui dit que les chinois mangent tout ce qui a 4 pattes (tous les morceaux sont comestibles) sauf les tables et les chaises, résultat de nombreuses années de disette.

Et bien sûr on mange avec des baguettes (toute une technique pour manger des noodles avec les baguettes.... mais on s'y fait)
Une autre technique bien locale consiste à tout jeter parterre (papiers utilisés pour envelopper les baguettes, serviettes utilisées, on crache parterre os et tout ce qui ne se mange pas....imaginez le chantier sous la table après qu'un groupe de 6 personnes ait déjeuné...) De toute façon, si on met les os ou autres sur la table, la serveuse, en essuyant la table, les jette parterre. Quelqu'un viendra ensuite balayer...

Lors de notre prochaine traversée du Sichuan et des régions tibétaines, peut-être que de nouvelles saveurs seront au rendez-vous... Le fromage de yak fait son apparition (enfin de nouveau du fromage!!!).

Dans tous les cas, les chinois font une consommation énorme d'huile puisque beaucoup de plats sont frits...

Petit bémol à ce qui précède : dans les endroits réputés, les resto touristiques proposent aussi une cuisine internationale à des prix plus relevés, avec une carte en anglais.

velo-pastèques

pratique, on emmène son
magasin avec soi !



22 avril 2013

De Lijiang à Shangri La

Nous avons encore pris une petite route de traverse et avons mis 5 jours au lieu de 2 ou 3 nécessaires avec la route directe mais y avons gagné en tranquillité et en découvertes.

Le Yangtsé et le début des gorges
Le premier point fort de cet itinéraire sera la route sillonnant à travers les gorges du saut du tigre (entrée payante comme tous les sites "touristiques" en Chine), d'environ 26 km (les gorges font 16 km de long avec un à pic de 3500 m environ), parfois creusée à flanc de falaise et occasionnellement encombrée d'éboulis et criblée d'impacts de pierres qui s'y sont fracassées.
le début des gorges
Elle longe le Yangtsé Kiang, troisième plus long fleuve du monde et premier plus long de Chine avec ses 6300 km, qui se fraye un chemin entre deux sommets chapeautés de neige (et aujourd'hui en plus cachés par les nuages bien épais) : le Yulong Xianshan à 5596 m et le Haba Shan à 5396 m.
à mi parcours
temps toujours bien gris
à droite, on peut se faire transporter
jusqu'au point de vue....
nous continuons là où il n'y a plus
personne !
Nous avons pris peur lorsque sur les premiers 5 km, de nombreux bus de touristes nous doublaient en klaxonnant (comme d'habitude) et que nous devions nous ranger dangereusement au bord de la route, souvent sans garde fou, et qui surplombait la rivière. Mais ces derniers ont débarqués tous leurs occupants au premier "point de vue" sur les rapides, pour la photo souvenir et nous aurons ensuite presque la route pour nous jusqu'à la sortie des gorges. Malgré le temps bouché, les points de vue sont superbes.

A la sortie des gorges à environ 2000 m d'altitude, la route, tout aussi tranquille jusqu'à Shangri La, sera une belle entrée en matière pour les 4 jours suivants, soit une montée en lacets à l'assaut d'un premier col.
la neige tombée ces derniers jours à 4000 et plus !
festival de couleurs
4 jours de route superbe, avec de forts dénivelés certes, des cols (bon parfois on se demandait bien si on allait y arriver à ce foutu col), et des descentes dans des vallons où se nichent des villages abritant toujours des minorités naxi, yi et des tribus tibétaines (zang ?), des crêtes d'où nous plongeons sur des décors impressionnants (je voudrais m'arrêter pour admirer et en profiter encore et encore...), des parcours dans des forêts sombres de pins, dont les pentes orientées sud étaient teintées de rose par les rhododendrons en fleurs.
petit dej à 3550 m - le soleil a du mal
à réchauffer !
Nous passerons une nuit à un col à 3550 m (serons réveillés en plein milieu de la nuit par des gros boums et mettrons quelques minutes à réaliser qu'à 3h du matin, il y en a qui en profitent pour embarquer des troncs d'arbres abattus) et monterons jusqu'à 3671 m avant de rejoindre Shangri La à 3200 m.

A cette altitude, les champs ne sont pas encore ensemencés et les arbres fruitiers, très nombreux, commencent tout juste à fleurir.


la pente se décline en vert et rose

non , ce n'est pas la coiffe
alsacienne...

femmes naxi au marché



supermarché local !
quand on a faim, tout est bon !
N'avons pas beaucoup de réserves de nourriture et pensons trouver comme d'habitude, des petits resto proposant leur soupe de noodles traditionnelles, mais les villages, après Sanba, à part une petite boutique bien sombre, réchauffée par un poêle qui fume, n'ont rien d'autre à offrir que des boites toutes prêtes de soupes de noodles séchées (c'est toujours ça et nous la mangerons au coin du feu, et la propriétaire, pleine de prévenance, mais surtout occupée à regarder son feuilleton favoris chinois, et portant le foulard fuchsia traditionnel sur une coiffe bleu, robe et tablier sur un pantalon, nous donnera de l'eau chaude de sa thermos).

Le changement est net, les villages sont beaucoup plus pauvres, les maisons plus rudimentaires, nous sentons que nous arrivons tout doucement en monde tibétain.

on apprécie la chaleur du feu, avant
les derniers km de la journée
D'ailleurs, sur la dernière partie de l'itinéraire, nous ne verrons que très peu de villages. Peu avant le col le plus haut, nous pourrons nous réchauffer près du poêle d'une maison où deux messieurs, qui vivent du commerce du bois, nous offrent un thé bien chaud

c 'est encore mieux sous le soleil
Itinéraire parfois exigeant avec ses montées continuelles, ce fut également un régal avec la profusion de sommets et de couleurs et décidément nous aimons nous retrouver dans ces paysages rudes et sauvages.

vie rude

mère et fille fendent et rangent le bois

3671 m
















la falaise
bassins
Doucey, de l'ethnie naxi
village de Sanba 
A Sanba, nous en profitons pour visiter Bashutai, cette falaise où l'eau de la montagne, chargée en calcaire, s'écoule et dépose le calcite blanc, formant des bassins d'eau parfois bleutée, parfois verdâtre. Un site surprise qui fut une belle parenthèse en cette fin de journée, où nous n'avions plus envie de recommencer à grimper notre enième col (ce sera pour demain). Nous dormons dans une guesthouse naxi où Dou'cey nous a fait goûter à ces légumes sauvages et préparations culinaires typiques.


3 façades en terre (dont deux
côtés avec 1 inclinaison de 10°
pour parer aux tremblements de terre,
 et la façade principale
en bois travaillé, magnifique
Sur le plateau avant Zongdian, de multiples villages avec des maisons-châteaux tibétaines, certaines anciennes, d'autres en constructions (le coffrage pour les 3 murs principaux est rempli et pilloné par de la terre), magnifiques, avec des poutres énoooormes et des sculptures sur bois en façades. Là c'est sûr, nous changeons de monde. Dans le village, une superbe gompa dont les toits dorés brillaient au soleil et les chortens blancs nous confirment que nous sommes en monde bouddhiste.

ruelle tranquille de la vieille ville
Sous le soleil, enfin revenu, nous arrivons à Zongdian, rebaptisée Shangri La (paradis imaginaire décrit par James Hilton dans son roman "the lost Horizon") par les officiels locaux pour attirer les touristes, haut-lieu du bouddhisme tibétain et qui possède plusieurs monastères, dont un vieux de 3 siècles et une sympathique vieille ville. D'ailleurs, moines habillés de leur robe rouge pourpre se promènent (parfois même à vélo), comme les touristes (nettement moins nombreux qu'à Lijiang et Dali) dans les rues de la vieille ville. Ici les maisons sont tibétaines et les chortens et drapeaux à prière nombreux. Dans les rues et sur le marché, contrastes entre les jeunes bien dans le vent et les femmes jeunes et moins jeunes portant les costumes traditionnels, dont certains très colorés.




le monastère de la vieille ville
dragons de bonne augure


au marché, ethnie tibétaine, zang ?
très présente dans la ville

d'autres coiffes multicolores cette fois-ci

tradition et modernisme

ce sont les plus belles, mais aucune idée
de l'ethnie ....

jeune homme qui arbore une
magnifique coupe de cheveux
très dans le vent





danse traditionnelle et tout le monde participe












cela faisait longtemps... et pendant que je danse....
L'ambiance est très sympathique et nous nous y sentons bien ; en fin d'après-midi, la place centrale se transforme en piste de danse où jeunes et vieux se défoulent sur des pas très recherchés. Tout le monde peut s'y joindre (cela faisait 13 mois que je n'avais pas dansé et je me suis bien régalée) en un immense cercle, avant que la musique techno à la discothèque voisine prenne le relais.
Monsieur est bien entouré !

Nous restons deux jours pour visiter, mettre blog à jour et surtout, à nouveau, prévoir notre itinéraire et quelques réserves en vue de la prochaine longue étape qui va nous mener au-delà de 4000 m, avec peut-être peu de possibilités de ravitaillement. Finis les vaches grasses et la profusion de fruits exotiques et les petits restos où l'on pouvait se régaler à tout moment. Mais nous verrons ceci les prochains jours.

Finalement nous restons encore 3 jours supplémentaires ici pour renouveler notre visa, encore des tracas administratifs.