22 avril 2013

De Lijiang à Shangri La

Nous avons encore pris une petite route de traverse et avons mis 5 jours au lieu de 2 ou 3 nécessaires avec la route directe mais y avons gagné en tranquillité et en découvertes.

Le Yangtsé et le début des gorges
Le premier point fort de cet itinéraire sera la route sillonnant à travers les gorges du saut du tigre (entrée payante comme tous les sites "touristiques" en Chine), d'environ 26 km (les gorges font 16 km de long avec un à pic de 3500 m environ), parfois creusée à flanc de falaise et occasionnellement encombrée d'éboulis et criblée d'impacts de pierres qui s'y sont fracassées.
le début des gorges
Elle longe le Yangtsé Kiang, troisième plus long fleuve du monde et premier plus long de Chine avec ses 6300 km, qui se fraye un chemin entre deux sommets chapeautés de neige (et aujourd'hui en plus cachés par les nuages bien épais) : le Yulong Xianshan à 5596 m et le Haba Shan à 5396 m.
à mi parcours
temps toujours bien gris
à droite, on peut se faire transporter
jusqu'au point de vue....
nous continuons là où il n'y a plus
personne !
Nous avons pris peur lorsque sur les premiers 5 km, de nombreux bus de touristes nous doublaient en klaxonnant (comme d'habitude) et que nous devions nous ranger dangereusement au bord de la route, souvent sans garde fou, et qui surplombait la rivière. Mais ces derniers ont débarqués tous leurs occupants au premier "point de vue" sur les rapides, pour la photo souvenir et nous aurons ensuite presque la route pour nous jusqu'à la sortie des gorges. Malgré le temps bouché, les points de vue sont superbes.

A la sortie des gorges à environ 2000 m d'altitude, la route, tout aussi tranquille jusqu'à Shangri La, sera une belle entrée en matière pour les 4 jours suivants, soit une montée en lacets à l'assaut d'un premier col.
la neige tombée ces derniers jours à 4000 et plus !
festival de couleurs
4 jours de route superbe, avec de forts dénivelés certes, des cols (bon parfois on se demandait bien si on allait y arriver à ce foutu col), et des descentes dans des vallons où se nichent des villages abritant toujours des minorités naxi, yi et des tribus tibétaines (zang ?), des crêtes d'où nous plongeons sur des décors impressionnants (je voudrais m'arrêter pour admirer et en profiter encore et encore...), des parcours dans des forêts sombres de pins, dont les pentes orientées sud étaient teintées de rose par les rhododendrons en fleurs.
petit dej à 3550 m - le soleil a du mal
à réchauffer !
Nous passerons une nuit à un col à 3550 m (serons réveillés en plein milieu de la nuit par des gros boums et mettrons quelques minutes à réaliser qu'à 3h du matin, il y en a qui en profitent pour embarquer des troncs d'arbres abattus) et monterons jusqu'à 3671 m avant de rejoindre Shangri La à 3200 m.

A cette altitude, les champs ne sont pas encore ensemencés et les arbres fruitiers, très nombreux, commencent tout juste à fleurir.


la pente se décline en vert et rose

non , ce n'est pas la coiffe
alsacienne...

femmes naxi au marché



supermarché local !
quand on a faim, tout est bon !
N'avons pas beaucoup de réserves de nourriture et pensons trouver comme d'habitude, des petits resto proposant leur soupe de noodles traditionnelles, mais les villages, après Sanba, à part une petite boutique bien sombre, réchauffée par un poêle qui fume, n'ont rien d'autre à offrir que des boites toutes prêtes de soupes de noodles séchées (c'est toujours ça et nous la mangerons au coin du feu, et la propriétaire, pleine de prévenance, mais surtout occupée à regarder son feuilleton favoris chinois, et portant le foulard fuchsia traditionnel sur une coiffe bleu, robe et tablier sur un pantalon, nous donnera de l'eau chaude de sa thermos).

Le changement est net, les villages sont beaucoup plus pauvres, les maisons plus rudimentaires, nous sentons que nous arrivons tout doucement en monde tibétain.

on apprécie la chaleur du feu, avant
les derniers km de la journée
D'ailleurs, sur la dernière partie de l'itinéraire, nous ne verrons que très peu de villages. Peu avant le col le plus haut, nous pourrons nous réchauffer près du poêle d'une maison où deux messieurs, qui vivent du commerce du bois, nous offrent un thé bien chaud

c 'est encore mieux sous le soleil
Itinéraire parfois exigeant avec ses montées continuelles, ce fut également un régal avec la profusion de sommets et de couleurs et décidément nous aimons nous retrouver dans ces paysages rudes et sauvages.

vie rude

mère et fille fendent et rangent le bois

3671 m
















la falaise
bassins
Doucey, de l'ethnie naxi
village de Sanba 
A Sanba, nous en profitons pour visiter Bashutai, cette falaise où l'eau de la montagne, chargée en calcaire, s'écoule et dépose le calcite blanc, formant des bassins d'eau parfois bleutée, parfois verdâtre. Un site surprise qui fut une belle parenthèse en cette fin de journée, où nous n'avions plus envie de recommencer à grimper notre enième col (ce sera pour demain). Nous dormons dans une guesthouse naxi où Dou'cey nous a fait goûter à ces légumes sauvages et préparations culinaires typiques.


3 façades en terre (dont deux
côtés avec 1 inclinaison de 10°
pour parer aux tremblements de terre,
 et la façade principale
en bois travaillé, magnifique
Sur le plateau avant Zongdian, de multiples villages avec des maisons-châteaux tibétaines, certaines anciennes, d'autres en constructions (le coffrage pour les 3 murs principaux est rempli et pilloné par de la terre), magnifiques, avec des poutres énoooormes et des sculptures sur bois en façades. Là c'est sûr, nous changeons de monde. Dans le village, une superbe gompa dont les toits dorés brillaient au soleil et les chortens blancs nous confirment que nous sommes en monde bouddhiste.

ruelle tranquille de la vieille ville
Sous le soleil, enfin revenu, nous arrivons à Zongdian, rebaptisée Shangri La (paradis imaginaire décrit par James Hilton dans son roman "the lost Horizon") par les officiels locaux pour attirer les touristes, haut-lieu du bouddhisme tibétain et qui possède plusieurs monastères, dont un vieux de 3 siècles et une sympathique vieille ville. D'ailleurs, moines habillés de leur robe rouge pourpre se promènent (parfois même à vélo), comme les touristes (nettement moins nombreux qu'à Lijiang et Dali) dans les rues de la vieille ville. Ici les maisons sont tibétaines et les chortens et drapeaux à prière nombreux. Dans les rues et sur le marché, contrastes entre les jeunes bien dans le vent et les femmes jeunes et moins jeunes portant les costumes traditionnels, dont certains très colorés.




le monastère de la vieille ville
dragons de bonne augure


au marché, ethnie tibétaine, zang ?
très présente dans la ville

d'autres coiffes multicolores cette fois-ci

tradition et modernisme

ce sont les plus belles, mais aucune idée
de l'ethnie ....

jeune homme qui arbore une
magnifique coupe de cheveux
très dans le vent





danse traditionnelle et tout le monde participe












cela faisait longtemps... et pendant que je danse....
L'ambiance est très sympathique et nous nous y sentons bien ; en fin d'après-midi, la place centrale se transforme en piste de danse où jeunes et vieux se défoulent sur des pas très recherchés. Tout le monde peut s'y joindre (cela faisait 13 mois que je n'avais pas dansé et je me suis bien régalée) en un immense cercle, avant que la musique techno à la discothèque voisine prenne le relais.
Monsieur est bien entouré !

Nous restons deux jours pour visiter, mettre blog à jour et surtout, à nouveau, prévoir notre itinéraire et quelques réserves en vue de la prochaine longue étape qui va nous mener au-delà de 4000 m, avec peut-être peu de possibilités de ravitaillement. Finis les vaches grasses et la profusion de fruits exotiques et les petits restos où l'on pouvait se régaler à tout moment. Mais nous verrons ceci les prochains jours.

Finalement nous restons encore 3 jours supplémentaires ici pour renouveler notre visa, encore des tracas administratifs.

3 commentaires:

  1. ça donne envie d'aller découvrir !!!
    Bonne continuation sur votre belle route!
    BiZzZ

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  2. il faut y aller, beaucoup de découvertes à la clé
    et nous nous régalons en Chine.
    bonne continuation et de beaux spectacles que nous espérons un jour avoir l'occasion de voir.

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