13 avril 2013

De Puer à Weishan


Après Ninger, arrêt repos à Jinggu, petite ville très sympathique à 1000 m d'altitude, où des groupes de danseurs se produisent tous les soirs sur la place principale. Depuis Jinghong, les montées et descentes successives avec des dénivelés journaliers importants ont eu raison de nos forces. Une journée de repos dans cette petite ville où nous ne passons pas inaperçu et où le marché est encore un super lieu de vie.
Depuis la frontière et jusqu'à Weishan, nous oscillons constamment entre 800 et 2400 m.

Jinggu

scooter familial

tradition et modernité

les magasins se partagent entre vente de
chaussures ... et de téléphonie mobile


un vrai lieu de vie, le marché


marchands de rue, à la sortie des classes
De Jinggu, et avec une carte du Yunnan détaillée en chinois en poche, nous nous lançons sur une petite route, dont une partie n'apparaît pas sur notre carte achetée en France.
c'est par où ?

Un premier col nous fait déboucher sur une large vallée d'altitude où les villages traditionnels se succèdent entourés par les champs en terrasses, dont certains sont encore en friche et d'autres déjà en eau.
Toute la région que nous allons traverser est peuplée d'ethnies minoritaires tels que les Yi, Hani et Lahu, bien différents ethniquement des han.

village traditionnel


les rizières, encore plus lorsqu'elles sont en eau, modèlent le paysage
c'est superbe


Difficile de trouver un emplacement pour camper dans cette vallée de montagne (pentes raides) et où chaque parcelle plate est dédiée à la culture. Nous repérons un endroit plat sur une petite parcelle de mini forêt au milieu des rizières près d'un village. Très vite, Li, jeune homme très sympathique, arrive et nous fait comprendre que c'est un lieu sacré (effectivement, nous n'avions pas vu les tombes (souvent éparpillées sur les pentes et en forêt). Il nous fait signe de le suivre et nous invite à passer la nuit chez lui. Le dîner traditionnel sera pris en commun avec sa femme et ses parents et sera suivi d'une soirée "discussion" par l'intermédiaire des traductions de l'i-phone de Li , puis d'une soirée télé "kung-fu" !!!
Li et sa petite famille dans la cour de sa maison


Li nous explique que la Chine est un pays développé mais qu'il y a énormément de différences maintenant entre riches et pauvres mais il est confiant et il pense que cela ira de mieux en mieux pour les plus pauvres.
Nous continuons pendant 6 jours à travers cols et vallées de plus en plus étroites, comportant de longues montées mais aussi de super descentes à travers villages et hameaux où les regards sont très étonnés de nous voir passer, où l'on nous prend parfois aussi discrètement en photo, et où au passage on nous lève le pouce en signe d'admiration.
Partout, nous avons de très belles échappées sur les champs en terrasses parfois en eau.. Suivant les vallées, les cultures n'en sont pas au même stade. 
repiquage du riz

Parfois une nouvelle montée nous amène à flanc de montagne d'où les vues sont plongeantes et grandioses et les cultures changeantes aussi (thé, canne à sucre...)
Un autre soir, la recherche d'un bivouac nous amène à camper près d'une petite maison, au bout d'un village, près de la cabane des cochons et des poules. Ici aussi nous serons invités à dîner avec la famille.
La maison traditionnelle en bois et en briques d'argile se compose d'une maison principale avec une terrasse couverte ouverte sur une cour fermée, entourée d'un côté par un coin toilettes (simple trou!!) et de l'autre par l'abri des animaux divers.


Soirée intense dans un gros bourg où nous avons trouvé refuge dans une petite guesthouse familiale. En nous baladant dans la rue principale, 5 jeunes lycéennes veulent pratiquer leur rudiment d'anglais et cela finit en séance photo. Quelques mètres plus loin, ce sont des maîtresses de maternelle qui veulent nous aider et nous emmènent visiter leur école. Nous sommes dimanche soir vers 19h et nous sommes surpris de voir les élèves assis dans les salles de classe en train de visionner un dessin animé. En fait, ils viennent des villages de montagne éparpillés aux alentours le dimanche soir et y restent en pension toute la semaine.
les 5 adolescentes bien excitées

les petits de maternelle bien occupés par leur film


devant la classe de Célia, professeur d'anglais
Ensuite nous avons rendez-vous avec Célia, professeur d'anglais du lycée local, qui nous emmène à son lycée pour nous permettre d'utiliser internet (pas disponible ailleurs dans la ville). Nous sommes surpris d'y voir les près de 600 élèves bien studieux dans les salles de classe un dimanche soir à 20h et notre présence déclenche une excitation générale auprès des jeunes. Nous finirons par expliquer notre voyage devant les élèves de Célia (pour qui le contact avec les étrangers est très très rare et une occasion à saisir) et nous n'échapperons pas à la séance photo traditionnelle.
Nous nous sommes vraiment régalés lors de cette traversée sur des petites routes et vallées tranquilles, où nous avons vraiment eu l'impression d'être plongés dans une Chine rurale, qui ne voit pas de touristes, et où l'accueil n'en était que plus authentique.
Par contre la communication y est vraiment difficile, mais nous ne nous sommes même pas perdus, puisque à chaque carrefour, nous pouvions déchiffrer les indications grâce à notre carte chinoise.




bivouac avant la fin du col à plus de 2000 m

A partir de Mannwann, nous rejoignons la route principale où nous attend un col à 2300 m d'altitude avec une route en très mauvais état avant de rejoindre Baotai et la longue remontée de vallée vers Weishan, où nous retrouvons avec surprise un trafic plus intense et les klaxons des camions.
A la fin de l'hiver, et de la saison sèche, les montagnes que nous traversons sont beaucoup plus arides que dans le sud et couvertes de pinèdes.

après 13 mois de voyage : 15000 km 

30 mars : un an de plus en chiffres chinois (de droite à gauche)
quel âge ? 


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