9 mai 2013

Au Far West....


....Mais au far west tibétain ! 
chevaux tressés et superbe chapeau
cochons dans les rues de Litang
moulin à prière qui tourne inlassableme t
Après quelques 10km de piste très très poussiéreuse, et interminable, voici la première impression « à chaud» que nous avons eu lors de nos premiers tours de roues dans la petite ville de Litang, terme de cette nouvelle étape, perchée à 4000 m sur un large plateau herbeux, adossée contre les reliefs qui le bordent. L’avenue principale, bien poussiéreuse, que se partagent cochons, yaks, motos customisées, taxis et les nombreux véhicules de police, est haute en couleurs. En se baladant dans la ville à grande majorité tibétaine (même si certains commerces sont tenus par des han), nous pouvons observer les différents costumes traditionnels portés autant par les hommes que par les femmes tibétaines et qui peuvent varier. Nomades et villageois, des environs y font leurs emplettes et les hommes ont fière allure, chapeau cow-boyt en tant que couvre-chef, avec leur manteau à fourrure, noué à la taille, dont une manche retombe. Parfois, leurs cheveux longs tenus par des bandeaux ou décorations rouges (nomades…). On les verrait bien  sauter sur leurs chevaux pour galoper dans ces espaces sauvages. Mais à l’heure actuelle, ce sont les motos qui ont remplacés ces fiers destriers, décorées de couvertures  et autres décorations, comme les chevaux dans le temps. Des festivals équestres sont organisés dans la région en été.



fier tibétain 

ça doit être l'altitude...
il a décoré son vélo comme les motos tibétaines....
mais bon il faut toujours pédaler...


Avec quelques-uns des
travailleurs...
pièce enfumée par la fumée
du poêle
Mais pour arriver dans ce petit bout du monde, avons gravi pendant 5 jours plusieurs cols au-dessus de 4000 m, dont le plus haut col de notre périple, à vélo, à ce jour, à 4725 m (avec un dénivelé de 1725m) et deux jours pour en venir à bout (toujours avancer, monter, par étapes de 5km, psychologiquement cela permet de ne pas désespérer !). Ce premier soir, dans cette montée, nous nous arrêtons dans le dernier village, perché à flanc, et serons accueillis par un groupe de bûcherons, eux-mêmes hébergés dans une maison traditionnelle tibétaine et qui partageront leur repas avec nous. Nous y goûtons aussi le thé au beurre de yak ! La nuit sera particulièrement bruyante avec des rats (on suppose) qui ont fait la fête toute la nuit dans les murs ou au-dessus du plafond de la pièce où nous dormons, à côté du poêle déjà éteint. Dehors l’orage gronde et sommes contents d’être à l’abri !

quel temps à 4700 ???
départ le lendemain matin sous le crachin
Au matin, le brouillard laisse entrevoir les sommets qui ont à nouveau revêtu leurs habits d’hiver et la pluie et le mauvais temps nous accompagnent pendant les 2 premiers jours , parfois le soleil joue à cache-cache avec les nuages bien nombreux.

montée dans les gorges
c'est encore loin le sommet ???
il fait trooooop froid !!!!
Après une montée dans des gorges bien étroites puis une belle vallée où des nomades se sont installés avec leurs troupeaux de yaks, nous arrivons à ce col sous un temps très couvert, sous une averse de grêle et surtout un vent glacial qui écourte sérieusement les séances photo au sommet !

descente difficile sous la grêle
et le froid
après une bonne nuit au chaud
tout le monde a le sourire...
Nous avons tellement froid dans la descente malgré toutes nos couches que nous poussons jusqu’au village de Sumdo, au lieu de camper, où nous passons la nuit dans un petit hôtel (sans chauffage mais couverture chauffante !!!). Killian était complètement frigorifié.


maisons tibétaines
yaks en route vers les vallées
herbeuses
Le village nous surprend par son architecture de maisons tibétaines en pierres, tels des mini-chateaux… éparpillés dans cette plaine d’altitude à 4000 m.




en route vers le col
désert de pierres à 4600m 
notre abri
famille tibétaine
matelas au sol mais on est protégé du vent fou
Le lendemain, deux cols à plus de 4600 m nous attendent et nous évoluons ensuite sur un immense plateau parsemé d’énormes rochers et de mini-lacs, chargé de mystère renforcé par les nuages gris, sombres, d’orage au loin, les rayons de soleil qui essayent de se frayer une voie, la piste poussiéreuse qui louvoie parmi cet environnement sauvage, peu de circulation. C’est aussi le domaine du vent, glacial toujours, comme en témoignent les sommets alentours chapeautés de blanc, et  notre quête d’un endroit de bivouac à l’abri sera infructueuse. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu si froid. Nous continuons jusqu’à la prochaine petite vallée où nous trouverons à nous réchauffer auprès d’un poêle bienvenu dans une minuscule boutique. Un ouvrier y travaillant, nous propose de partager sa chambre. Killian est heureux d’avoir un toit, sa tente n’étant pas très adaptée au temps hivernal.

tentes nomades

sur le plateau tibétain




toujours à + 4000 m







Sono essaye le vélo 
Cols et vallées agricoles parsemées de jolis villages tibétains avec les maisons-châteaux en pierre, parfois en pisé, où nous passeront la dernière nuit, hébergé par Sono, se succèdent jusqu’à Litang. Sono est tout seul dans sa grande maison, car sa femme, ses 2 filles et 2 fils sont partis dans les montagnes pour l'été avec le troupeau de yaks (51 bêtes). Il garde la maison pour éviter vols et vandalisme...

Sur la dernière partie de l’itinéraire, nous ressentons un peu les méfaits du tourisme (on nous demande de l’argent à 2-3 reprises)  et on nous propose des drôles de racines qui seraient bonnes pour la santé ! A Litang, nous en verrons sécher et en vente au marché et après quelques recherches, il s’avère que ce sont des « champignons-chenilles », récoltés en avril/mai par les tibétains, dont c'est une source de revenus importante, sur les plateaux entre 3500 et 4500 m d’altitude et très recherchés dans la pharmacopée de médecine chinoise traditionnelle. Ils renforceraient les défenses immunitaires et auraient aussi d’autres vertus.

drapeaux à prière au col
route le long des falaises
drapeaux à prière pour protéger
des chutes de pierres
Partout le long de notre route, la ferveur bouddhique est palpable : chorten, stupa et montagnes sacrées, cols, décorés d’innombrables drapeaux à prière, hommes et femmes tournant inlassablement autour des moulins à prière ou des temples, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre, ayant eux-mêmes un moulin à prière à la main ou un chapelet .


monastère de Sumdo
moines récitant les textes 
Au monastère de Sumdo, nous pourrons assister à la prière des moines qui récitent les textes sacrés. L’essence même de la cérémonie nous échappe mais l’ambiance qui s’en dégage nous retient bien  longtemps.


A l’extérieur, les fidèles tournent les moulins à prière et quelques enfants nous emmènent découvrir le site.
et ça tourne...
petit lapin espiègle...

Dominique suit un cours de ferveur
bouddhique


A Litang, où nous rejoignons la route reliant Chengdu à Lhassa au Tibet, nous croisons des dizaines et des dizaines de cyclistes chinois, ralliant Lhassa au Tibet, tel un défi sportif.

3 jours à Litang pour étudier la suite de notre parcours, sachant que nous devons rejoindre d’ici la fin du mois une ville (et il y en a peu dans la région) où nous pourrons à nouveau renouveler notre visa (pour la dernière fois) et ensuite rejoindre Beijing.




3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Nous venons de regarder la suite de votre voyage et nous avons plusieurs questions:
    - avez-vous appris à parler chinois ? Sinon, comment faites-vous pour parler avec les habitants ?
    - avez-vous goûté à tout (sauterelles, serpents...)?
    - Quand serez-vous de retour en France ?
    A bientôt
    le CE2 de Lochwiller

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  2. Bonjour, et merci d'être toujours nos fidèles lecteurs.
    - en ce qui concerne la communication avec les chinois, celle-ci est très difficile. Peu parlent anglais, parfois quelques mots. De plus, nous sommes actuellement en région tibétaine, et les tibétains ont encore une autre langue, bien à eux.
    nous avons un petit dictionnaire et nous avons appris quelques mots. Mais lorsque nous les prononçons, les chinois la plupart du temps ne les comprennent pas. Alors nous montrons la traduction écrite. Nous utilisons beaucoup les signes avec les mains, mais les chinois ont d'autres façons de s'exprimer avec les mains, donc il faut trouver ses repères.
    mais dans l'ensemble nous arrivons à nous en sortir.
    - avons gouté à beaucoup de spécialités culinaires, mais pas de sauterelles ni de serpents ou autres bêbêtes, en tout pas encore.... mais cela ne nous donne pas trop envie. il y a bien d'autres bonnes choses à manger... les chinois mangent tout ce qui a 4 pattes sauf les tables et les chaises....
    - notre retour en France n'est pas encore bien défini, mais nous devrions y être pour l'automne.
    nous allons décider bientôt de la date de retour.
    à bientôt et bon travail à l'école
    amitiés
    Dominique et Martine

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  3. Bravo pour l'exploit et bravo pour les superbes photos.
    J'ai hate de vous lire a propos de la Mongolie...je suis un peu jalouse;-)
    Bon courage
    Marie coco

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