Notre traversée des balkans nous conduiront, après le
Kosovo en Macédoine. Nous avons mis trois jours pour traverser ce petit pays,
mais trois jours intenses et riches en rencontres.
La Macédoine ne fait pas partie de l’Union Européenne et
nous devrons y payer en denars. Entre le Kosovo et la Macédoine, c’est un vrai
passage de frontière qui nous attend. Nos vélos amusent en général les
douaniers, et les passeports, vite vérifiés, sont à nouveau tamponnés (nous
craignons qu’il n’y aura pas assez de place jusqu’à la fin de voyage pour tous
les tampons !)
10 km après la frontière, Skopje, la capitale nous
surprend par sa place centrale très animée, sous un soleil enfin printanier.
Nous rejoignons le centre par une belle piste cyclable le long du fleuve Vardar,
qui traverse la ville et également tout le pays en le séparant en deux dans le
sens nord/sud.
C’est un samedi soir, des mariés se font photographier
devant les nombreuses statues, un restaurant propose une animation musicale,
beaucoup de badauds, ambiance de vacances. Au bout de la place, trône un mini
arc de triomphe. Beaucoup de bâtiments sont en chantier démontrant la volonté
de la ville d’aller de l’avant.
A la recherche d’un logement abordable, à la sortie de la
ville, alors que la nuit va bientôt tomber, un simple « bonjour » amical suivi
par une invitation à boire un café, finira en invitation à passer la nuit. Slavko,
ayant travaillé il y a quelques années pendant 6 mois à Paris, est heureux de
pratiquer ses rudiments de français et sa famille nous gâtera toute la soirée.
Dosta mettra deux heures pour nous préparer une succulente Pita avec des
épinards frais pendant que la maman de Slavko nous fera gouter sa salade du
jardin accompagnée de raki, gâteaux, fromage etc…et se mettra en quatre pour
nous faire plaisir. Katerina, leur fille, nous servira d’interprète et nous en
apprendrons plus sur les problèmes de ce pays.
Le lendemain, nous rejoindrons Kocani en une longue étape
de 120 km par un col à plus de 500 m d’altitude par une route qui accuse des
pourcentages de plus de 11 % par endroits. Plus loin la route suivra le cours
d’eau avec de part et d’autres les sommets arrondis qui cachent de minuscules
villages.
Maryan nous y accueillera dans son appartement. Futur jeune
marié, nous passerons une très bonne soirée à discuter et agrémentée par son humour décapant. Il nous fera gouter
quelques spécialités « faites maison » càd par son père et
grand-père. Il est désespéré par le poids
de nos sacoches et veut inciter Dominique à parler anglais : « in
english please ». Il a fait lui-même il y a trois ans le trajet Kocani –
Pekin à vélo en 6 mois et il nous donne également quelques conseils.
Il nous accompagne le lendemain sur le début du trajet.
Toujours les montagnes autour de nous et la route suit
toujours le torrent , nous ressentons la fatigue des jours précédents et un
journée de repos devient nécessaire (avons enchaîné depuis l’île de PAG en
croatie). Nous stoppons à Zgorev, dernier village avant le col à 1100 m qui
marque la frontière bulgare.
Là aussi, nous bénéficions d’un accueil simple et inattendu et Gorce
se débrouillera pour demander à son meilleur ami, Walter, installé en Allemagne, de nous ouvrir les
portes de sa vieille maison le temps d’une nuit. Nous voilà avec les clés d’une
très vieille maison de plus de 300 ans environ, construite par les turcs, qui
est abandonnée. Nous y dormirons sur de vieux lits abandonnés depuis longtemps et avons la maison pour nous. Le matin nous verrons partir le voisin dans les montagnes avec son troupeau de chèvres et de moutons.
Gorce, installé avec sa famille à Washington, est revenu dans son village natal pour 15 jours de vacances. Le contact est facile et nous sommes invités à passer la soirée, avec famille et amis, sous le cerisier du jardin. Nous palabrerons jusque tard dans la nuit (il fait doux) (je jongle entre allemand, anglais et français et je me régale) et on goûtera encore quelques spécialités et bien sûr le raki fait maison, la boisson nationale !
La situation économique est difficile et le salaire moyen
d’environ 150 € ne permet pas de vivre correctement. Beaucoup de gens se
débrouillent et produisent leurs propres légumes, ont un peu de vignes, des arbres fruitiers, quelques chèvres ou moutons ou vaches. On se chauffe au bois qu'on va couper dans la forêt.
Le chômage est important et Katerina nous confie la difficulté pour les jeunes pour trouver un travail correct. Certains travaillent aussi le dimanche comme Slavko qui, en tant qu'indépendant, transporte des marchandises à travers le pays avec son camion.
Mi-avril quatre jeunes macédoniens ont été assassinés, et cet acte criminel réveille à nouveau les tensions inter-ethniques, très vivaces, entre albanais et macédoniens. La cohabitation se révèle difficile. Des tensions subsistent aussi avec les pays voisins, dont la Grèce, pays avec lequel subsiste un litige de "nom". Certains regrettent le régime de Tito, sous l'ex-yougoslavie.
Lorsque nous quittons ce pays pour la Bulgarie, nous sommes encore tout retournés de ces trois jours tellement riches et nous demandons ce que nous allons trouver dans ce nouveau pays.
Thanks a lot for all hosting !
BILAN MACEDOINE :
202 km
Skopje |
Skopje |
Slavko et Dorska |
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