29 octobre 2012

Asie Centrale

L’Asie Centrale, ce furent 3 mois intenses, 3 mois à la découverte de peuples de culture et de langue différente, alors que le russe constitue toujours la langue commune, 3 mois à la rencontre de gens exceptionnellement hospitaliers, 3 mois passés dans des paysages sauvages et de toute beauté.

tablée typique en Asie Centrale
 
dans les montagnes du Tadjikistan




c'est qui le plus rapide ?
Quelques problèmes, surtout au Kirghistan, dû à l’alcool, surtout vodka, héritage russe, où certains hommes ont déjà plus que leur dose de bon matin. mais vu le coût ridiculement faible et l’étalage important de bouteilles dans les minuscules échoppes…

Et qu’en est-il des femmes ?
Dans les 3 pays, il n’y a pas d’eau courante dans les villages, que des points d’eau ou parfois que des ruisseaux qui traversent le village, on y fait la vaisselle et le linge accroupis le long de la route parfois. ; et c’est aux enfants et surtout aux femmes que revient la rude tâche de transporter l’eau dans les seaux ou bidons pour la cuisine, et autre.

corvée d'eau

Plusieurs générations vivent dans la même maison et les pièces sont essentiellement constituées de tapis et de matelas que l’on étale parterre avec des coussins et couvertures en fonction du nombre de personnes qui souhaitent dormir.
les matelas sont rangés dans le fond

Certains mariages sont à priori très souvent encore arrangés par les parents et c’est la dernière mariée dans la famille qui doit « servir » ses ainées et les autres membres de la famille.  Nous avons surpris parfois des regards tristes et résignés dans les yeux de certaines jeunes femmes .  il est arrivé qu'on nous présente quelquefois les parents, enfants, frères et sœurs, et  désigne que de loin l’épouse, qui continue à vaquer à sa besogne.

Les toilettes sont toujours à l’extérieur et au bout du jardin, un simple trou qui peut être de différentes formes (triangulaire, rond… toutes les fantaisies sont permises !).

ces toilettes sont plutôt "confort" comparées à d'autres !
Pas de salle de bain ! l’on vous apporte de l’eau dans un broc pour faire une toilette « de chat » dans le jardin. Parfois, un lieu fermé où on vous met un seau d’eau à disposition, permet  une toilette plus complète.

Chaque famille a au moins une ou deux vaches, quelques moutons et la journée commence dès que le jour se lève (à 5h en été).  Souvent les jeunes  les emmènent et assument le rôle de berger.
grand troupeau

 

La nourriture est constituée essentiellement des produits fait maison, pain, lait, beurre, confiture, fruits du jardin. Les seuls produits achetés au magasin du village, sont des bonbons, chocolats et petits gateaux. Ce sont d’ailleurs essentiellement ces produits qui prédominent dans les petites échoppes de villages. Difficile souvent d’y trouver de quoi faire un casse-croute ; mais on y trouve des pâtes (donc nous sommes sauvés !).

La cuisine, parfois un simple foyer que l’on alimente avec des bouses de vaches et quelques bouts de bois, quelquefois, au mieux, une pièce à l’extérieur de la maison (à côté) couverte et fermée sommairement (on se demandait comment elles faisaient pendant la période d’hiver !) où il y avait un grand poêle ainsi que le four pour fairecuire le pain.
préparation pour la cuisson du plov

cuisine ouverte en ouzbékistan

cuisine partiellement fermée, et cuisson du pain au kirghistan

La cuisine d'Asie Centrale est particulièrement grasse, à base de graisse de viande. Certains plats sont souvent difficiles à digérer et dans les restaurants, il est difficile d'y trouver des plats de légumes. Dans les familles, par contre, les légumes sont plus courants mais toujours cuisinés dans la graisse. Le plov y est LE plat traditionnel avec ses variantes suivant les régions et les pays. (plat à base de riz, carottes, oignons et un peu de viande.


 

19 octobre 2012

Bishkek




Notre séjour à Bishkek, capitale à taille humaine, jeune et dynamique, fut essentiellement consacré à la course aux visas, à courir plusieurs fois d’une ambassade à une autre. Nous avons ainsi parcouru plus de 200 km dans la ville à vélo. Il faut d'ailleurs savoir se faufiler entre les nombreux taxis et minibus qui s'arrêtent inopinément souvent n'importe où, et en général devant vous juste après vous avoir doublé !!!! et il ne faut avoir le coeur bien attaché quand ils vous frôlent de près et vous klaxonnent pour ne pas avoir à ralentir.
Les larges avenues, quadrillées, et parsemées de bâtiments « à la russe », sont bordées de nombreux arbres, qui dispensent une ombre bienfaitrice lors des chaleurs estivales. On la surnomme d’ailleurs « ville verte ». 

statue de la liberté



Les parcs de la ville accueillent les nombreux mariés, pour les séances photos. Souvent, limousine de 10 places minimum et cameraman sont indispensables à la réussite d’un beau mariage. 


les bazars sont incontournables et on y trouve de tout !


La langue russe nous a semblé prédominer et certains jeunes sont obligés d’apprendre la langue kirghize. Une forte communauté russe y vit toujours.
Ici les minijupes et talons aiguilles, parfois impressionnants, ont remplacés les tenues traditionnelles des villes du sud, ou même ouzbèques et tadjiks. Même les foulards ont presque disparus ; alors que c'est un pays musulman. D'ailleurs l'alcool, surtout la vodka, très peu chère, est présente partout. Cela constitue d'ailleurs un véritable fléau dans le pays.



Nous y avons surtout rencontré d’autres voyageurs, en prise avec les mêmes problèmes administratifs que nous. Tous attendent plus ou moins longtemps les précieux sésames, sans lesquels on ne peut pas continuer à voyager ; et cela fait bien le bonheur des guesthouses.Concernant le visa chinois, depuis que le nouveau consul est en place, il semble que l'attribution est plutôt aléatoire ; sont-ils tirés à pile ou face ? on se le demande !
Ce petit intermède sédentaire nous a pourtant permis des rencontres originales et sympathiques et des soirées de discussions très agréables, de bons moments !
du toit de la guesthouse, les montagnes au sud de la ville





17 octobre 2012

Chevaux et chasse à l'aigle


Avant de nous envoler vers de nouveaux horizons, nous prenons encore un dernier grand bol d’air dans la nature kirghize, dont environ 93% sont montagneux (si l’on mettait le pays à plat, l’altitude moyenne serait d’environ 2600 m). Malheureusement, les premières neiges sont tombées vers mi-septembre vers 3000 m et les bergers ont déjà repris tout doucement le chemin des villages. Donc plus beaucoup de yourtes.

Pour qui aime les chevaux, c’est LE pays où il faut venir. Le cheval fait partie intégrante de la vie des kirghizes des campagnes et l’on dit que les jeunes savent monter à cheval avant de savoir marcher.
Début octobre, a lieu à Bokonbaev, le long du lac Issy Kul, le plus grand lac d’altitude (1600 m) après le lac Titicaca au Pérou, un festival de courses de chevaux ainsi que des présentations de chasse traditionnelle : avec les aigles et les chiens.
Après nos tracas administratifs, nous sommes donc partis avec Renaud, les vélos sur son 4X4, participer à ce festival. 
en route vers Bokonbaev avec Renaud, qui se prépare moralement 
et physiquement au froid mongole !
Beaucoup d’aigles et des chevaux magnifiques lors de ce festival organisé à l’occasion du 100e anniversaire du village sous une belle tempête de neige.
Au programme, courses de chevaux (les jeunes montent souvent sans selle !).
Loup, renard et blaireau constituent les appâts pour les aigles pour la présentation de la chasse traditionnelle. Le beriouchi et son aigle (l’aiglon est cherché dans un nid et élevé et entraîné par son maître) vont à la chasse pendant l’hiver accompagnés par les chiens .
chien de chasse contre loup ! qui est le plus fort ?

chapeaux kirghizes traditionnels sous la tempête de neige

1ère course commence sous la neige....


.....et se termine sous le soleil !




l'aigle a capturé le loup




tout le monde a bien froid !


Nous y avons passé deux jours super en compagnie d’une quinzaine d’autres voyageurs, un très bon moment et de bonnes parties de rigolade, arrosées de vodka et de bière…. avec des réveils un peu difficiles pour certains !!!….Des liens se sont noués avec certains de ces voyageurs au fil des différentes rencontres le long de la route (Iran, Ouzbékistan, Tadjikistan), l’Asie Centrale canalisant presque tous les voyageurs au long cours, en route vers la Chine ou en sens inverse.
ambiance sur la plage du lac Issy Kul

hollandais, anglais, suisses et ... français bien sûr !


4 jours auparavant, une randonnée, partiellement dans la neige, au canyon d’Ala Archa, à 30 km au sud de Bischkek, nous a permis d’approcher de près le glacier d’Ak Say et tous les 4000 m qui l’entoure. Nous y avons campé pendant 2 nuits avec des températures avoisinant les -7° - 10° environ. Après les chaleurs de l’été, le corps a du mal à se réhabituer.
Par contre, les sévères courbatures nous ont confirmé que nos muscles, après plus de 8000 km de pédalage, ne sont plus du tout habitués à la marche.
en route vers Ala Archa


Dominique et Renaud

bivouac glacial à plus de 3000 m,

glacier Ak Say


Et on s’est régalé pendant nos 3 jours de pédalage, en compagnie de Franck et de Andgey,  pour revenir de Bokonbaev à Bishkek : soleil, sommets enneigés, couleurs d’automne, bivouacs de rêve, même si les nuits sous tente, étaient plutôt froides (en dessous de 0°).
L’arrivée brutale de l’automne nous a surpris.
lac Issy Kul

campement en bord de lac avec Franck

Français, hollandais et polonais !

campement à 4




Sous peu, fin de l’Asie Centrale et changement d’horizon : envol vers l’Inde.

Et le vélo dans tout ça !
Et bien on en redemande !!! Après 15 jours en guesthouse et en ville (à Bishkek), avec du confort et des rencontres fort sympathiques, eh bien nous n’attendons qu’une chose, c’est de repartir sur nos montures, et retrouver cette sensation de liberté intense.  Bref, on vous confirme qu’on n’est pas encore lassés de pédaler !!!