Avec un nom pareil, complètement imprononçable et perdu
au milieu de la steppe à plusieurs jours de piste, il a bien fallu qu’on y
aille faire un petit détour.
C’est un des monastères bouddhiste les plus importants de
Mongolie datant de 1727, un des rares à avoir échappé presque entièrement aux
purges communistes dans les années 30.
Encore de la piste, qui, même si on n’avance pas vite et
si on (enfin plutôt moi) galère parfois un peu, surtout quand il pleut) donne
un sentiment incroyable de liberté !
Au premier col, un couple de vautours sur les rochers.
Devant nous une vue plongeante vers une immense vallée où les camps d’été sont
très nombreux. Des chevaux, là un troupeau de chèvres et de moutons suivis par
le berger à cheval.
pause casse-croute |
Plus loin, la piste sillonne dans une haute vallée où il
n’y a pas âme qui vive. C’est une vallée réservée pour les camps d’hiver et où
on laisse pousser l’herbe. Le climat anticyclonique de la Mongolie donne des
hivers où le froid se concentre plus dans les basses vallées. Les nomades
s’installent par conséquent plus haut, sur les pentes des montagnes où la
température peut être un tout petit peu plus clémente.
Un col bien raide devant nous où il nous faut pousser nos
60 kgs à deux avant de replonger sur une nouvelle vallée piquetée de nombreuses
tâches blanches des gers.
Partout toujours et encore des bivouacs extraordinaires
où nous recevons des visites imprévues – échange tour à cheval contre tour à
vélo !!! et les voici qui en redemandent !
balade à cheval.... contre |
.... changement de selle... |
non ! ils ne viennent pas nous attaquer... |
mais où sont les pédales ??? |
monastère dans le fond |
non ce n'est pas un terrain de camping !!! |
Plus loin, nous rejoignons la piste principale et sommes
surpris par le nombre de voitures qui y circulent. Mais où vont-ils tous ?
au monastère ???? On comprend mieux lorsque nous arrivons au col qui
domine la steppe qui abrite le monastère : des voitures partout et surtout
des tentes tout autour dans la plaine devant le bâtiment. nous arrivons en
plein « festival des prières » qui a lieu pendant 3 jours, une fois
par an ! Et nous qui pensions profiter de
ce lieu empreint « en temps normal » d’une grande
sérénité !
de style mandchou, avec les murs décrépis, et qui
demanderait une sérieuse rénovation, il dégage une atmosphère particulière.
Mais ce jour-là, il y a foule qui apporte des offrandes
dans le temple principal, à chaque statue, allume des cierges, prie les
rimpoche, bouddhas et autres dieux…. Un stupa devant lequel il y a la
queue ; que se passe-t-il ? chacun à tour de rôle passe à 4 pattes
sous le stupa ! un mât avec des drapeaux à prières où il y du monde qui
attend pour embrasser la base du mât. Le temple principal déborde
d’offrandes : fruits, bonbons, gateaux, objets, sans oublier les
bouteilles de vodka … les moines prient pour les fidèles ….offrandes nombreuses
pour s’assurer les bonnes faveurs des dieux et faire une bonne action … nous
nous sommes demandés ce que faisaient les moines avec toute cette nourriture…
un des plaisir des mongoles lors des fêtes : se faire prendre en photo |
pour avoir la faveur des Dieux... passer à 4pattes sous le stupa |
L’ambiance est bon enfant ; tout le monde campe le
long de la rivière, partout. On fait la queue aux toilettes peu nombreuses…. on
circule en voiture partout pour le moindre déplacement à partir du campement,
on se croise, on s’entrecroise, on creuse de plus en plus les ornières, on
s’embourbe....Personne ne s’énerve…. Ambiance sympa style « woodstock
bouddhiste ». Il fait déjà noir et on entend encore des chants aux loin.
Il fait beau, on y reste une journée de plus, pour se
reposer et aussi changer des pièces sur les vélos.
zurum, mélange entre marmotte souris, et écureuil |
On nous apporte à manger, une voiture s’arrête et nous
donne du lait tout chaud, fraîchement trait, on vient voir qui sont ces fous à
vélos… il fait beau, la boue s’est transformée en poussière que les voitures
nous envoient… Les zurums (chiens de prairies)
espiègles nous regardent curieux, et hop se cachent dans leur terriers,
avant de ressortir très vite à la recherche de quelque chose à grignoter.
monastère |
journée de repos |
sans commentaires... |
Le lendemain, la piste de retour ne fut pas des plus
faciles, la pluie ayant à nouveau décidé de s’inviter. C’était aussi le dernier
jour du festival et les voitures étaient aussi sur le chemin du retour. Nous
galérons sur cette piste-bourbier, où ça glisse comme sur la glace… une voiture
s’arrête, un jeune homme nous dit qu’il nous a vu déjà trois fois sur les
routes, nous tend deux billets de 10000 Togruk (environ 20€) pour nous faire
une donation pour notre voyage de la part de sa famille… interloqués, et grelotants sous la pluie qui vient de forcir,
nous n’avons même pas le temps de demander notre reste….
La piste est difficile, les voitures patinent, nous
roulons souvent dans l’herbe, Dominique aide une voiture à se débourber…
Ajouter une légende |
Nous la quittons bientôt pour une autre piste bien peu
empruntée mais où les ornières pleines de boue sont nombreuses également. Mais
les paysages sont superbes et la vallée bien sauvage.
rencontre.. |
invitation |
trou dans le pneu |
Une ger, on nous interpelle et on nous invite pour un
tchai. Surprise, la jeune femme a quelques notions de français… vodka distillée
maison (à base de lait), crème, fromage et pain. Entretemps, le temps s’est
éclaircit, nous pouvons reprendre notre chemin.
Nous traçons rapidement notre route ensuite vers la
frontière, fin de visa oblige.
Il fait à nouveau beau et chaud ; peu avant
Sukhbathar, on pense s’arrête pour un petit casse-croute vite fait sous un
arbre à l’ombre bienfaisante, que voilà
qui arrive un couple de cyclo en sens inverse.
On s’installe sous l’arbre , Mathilde et Yohan sont
partis au printemps de France à vélo (et sont en route vers la Chine et l’Asie
du Sud-Est pour peut-être rejoindre la réunion et s’y installer.)
A peine installés, voici 2 autres cyclistes français, Anne
(alsacienne du Sundgau) et Julien qui arrivent tout droit d’Inde (où ils ont
travaillé pendant 2 ans en ONG) qui se joignent à nous sous l’arbre.
3 heures que nous ne voyons pas passer, à l’ombre de
l’arbre à parler voyages et à échanger cartes et infos et à donner envie à
Mathilde et Yohan de se lancer sur les pistes mongoles …
sur la route, petit arrêt dégustation mouton bouilli ! |
resto de bord de route |
discussions cyclopédiques... |
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