Depuis les derniers kilomètres en Mongolie, les arbres
refont leur apparition. Mais côté russe, le changement est radical. La forêt
envahit l’espace.
entrée en Russie / Bouriatie |
Nous sommes en Russie, mais surtout en Sibérie, mot
évocateur d’espaces immenses, sauvages, de taiga, de toundra, d’ours, de
tigres, de froid, de glace, de goulag, de mort, brrrr …. Mais en cette fin
d’août, il fait plutôt chaud même si les nuits commencent à être bien fraîches.
Ulan Ude |
A Ulan Ude, petite ville tranquille et calme, capitale de
la Bouriatie, nous nous fondons à
nouveau dans la foule. Traits physiques russes se distinguant à peine des
nôtres. Têtes blondes, parfois rousses, russes aux physionomies slaves se
mélangent ici aux cheveux noirs et yeux bridés des bouriates, habitants
d’origine de cette région. Proches physiquement et culturellement des mongoles,
nous nous sentons encore un peu en Asie.
bouriates |
Lénine... |
volets typiques bouriates |
Surprise , étonnement aux passages piétons où nous
hésitons à traverser ; ici les voitures s’arrêtent pour nous laisser
passer, situation inconnue en Asie et que nous avions complètement oublié
depuis la Turquie, ou même déjà avant (on ne sait plus trop).
Nous retrouvons nos réflexes culinaires oubliés dans les
supermarchés, bien achalandés, avec des produits bien connus. Fromages et
saucissons et du bon pain russe en pagaille !!!!
Maisons en bois traditionnelles avec leurs pourtours de
fenêtres en bois sculptés et colorés, typiques, qui sont sensés protéger la
maison des mauvais esprits, alternent avec les immeubles modernes. Lénine trône
au milieu de la place principale, impossible de le louper ….petite ville
tranquille avec sa zone piétonne fleurie et ses magasins de marque.
montée toute droite |
arbres sacrés |
Nous nous dirigeons vers le nord à travers cette région
de taiga. 30 km de montée dans la forêt avant d’atteindre un col à près de 1700
m d’altitude, marqué par des drapeaux à prière et tissus de couleurs sur les
arbres. C’est le début du week-end qui s’annonce beau et les habitants d’Ulan
Ude partent en masse rejoindre les berges du Baikal. Des pièces de monnaie
partout au sol et sur le bord de la route. Parfois on s’arrête et on lance
bonbons, gouttes de vodka ou autre, pièces de monnaie vers les arbres, quelques
prières et on repart….souvent les pièces de monnaie sont lancées des voitures….
La religion bouriate d’origine est le chamanisme, dont le bouddhisme actuel
(comme en Mongolie) en est encore imprégné. Des lieux sacrés s’égrènent le long
du lac.
Superbe descente avant de rejoindre une vallée agricole
où se suivent quelques villages endormis aux maisons en bois typiques.nonnastère dans la brume du matin |
Quelle surprise de revoir Anne et Julien accompagnés de
Sara avec son vélo en bambou (fait maison) et qui fait sensation tout au long
de la route, qui nous rattrapent bientôt. Vu notre itinéraire commun, nous décidons
de faire route ensemble. Campement dans le prochain hameau, près du nonnastère
orthodoxe bien proéminent.
L’automne s’annonce tout doucement avec un réveil dans un
brouillard épais et une humidité importante.
Sara avec son vélo en bambou ... les russes n'en reviennent pas... |
maison villageoise |
Nous rejoignons bientôt les rives du lac Baikal,
mythique. La route se faufile dans une forêt de pins, bouleaux bien drue et qui
avance près des rives du lac. De nombreuses échappées possibles vers les plages
de sable fin bien blanc, sauvages à souhait. Les locaux passent le week-end le
long des rives, et installent leurs campements à loisir, apportant barbecue et
bouteilles de vodka. Ici, comme souvent en Russie, on nous prend pour des
malades à circuler à vélo à travers les continents. Ici aussi, l’espace est
immense et on peut camper sans problème partout. Premières brasses dans le lac
dont la température de l’eau est étonnement agréable, pour le plaisir et pour
un brin de toilette surtout. Premiers moustiques et moucherons qui seront
souvent nos compagnons indésirables au coucher du soleil et qui nous laisseront
des soirées « grattage » en prime.
Plus nous remontons vers le nord par cette route bien
agréable, moins il y a de monde pour des campements bien sauvages. Ours ou
pas ? la forêt est bien sombre, mais nous n’en verrons pas. Nous aurons
confirmation ultérieure que les ours sont bien présents dans cette région.
ça y est ... on y est au Baikal... et sous le soleil |
pause de fin de journée avant d'installer le campement avec Sara, Anne et Julien |
que demander de plus, campement avec vue sur soleil couchant |
la joyeuse équipe ! |
sources d'eau chaude |
Vendeurs de myrtilles, framboises, pirojkis, omul
(succulent poisson séché du Baikal) en bord de route et qui feront notre
quotidien.
Quelques villages tranquilles sur notre route avant
d’atteindre Ust-Barguzin, dont les derniers kilomètres en travaux avec sable et
tôle ondulée seront bien pénibles, gros bourg qui vit essentiellement de la
pêche et du commerce du bois et où les bateaux de pêches rouillés attendent une
deuxième vie…
Nous y arrivons à temps pour
prendre le dernier bateau de la saison (le lendemain matin) pour traverser le
lac Baikal et rejoindre la rive ouest et l’île d’Olkhon.
Bateau-bus, y monter les vélos
chargés se révèle plutôt sportif et la dame qui accueille les passagers nous
indique d’un ton ferme et sans sourire le lieu où placer les vélos…. Où il y a
très peu de place (sur le pont). Nous sommes déjà 5 cyclistes plus 6 autres (4
kazakhs et 2 biélorusses). Bref c’est plutôt sportif comme d’ailleurs l’arrivée
sur l’île d’Olkhon où nous sommes « déposés » avec tout notre barda
via une passerelle en bois brinquebalante du pont du bateau sur une plage sacrée
de l’île. Finalement la dame est tout sourire… impressions russes : des
regards durs, peu de sourires puis quand le sourire arrive on sent un accueil
profond….Descente des vélos et bagages nous fait bien transpirer. Lors de la
traversée, nous ne bénéficierons pas de grandes vues sur le lac par manque de
visibilité due à la pluie qui s’est invitée ce matin.
encore une plage pour un bivouac sauvage |
rencontres |
allez quelques pièces pour attirer la faveur des Dieux ! |
sur la mauvaise piste, on cherche le chemin entre trous, tôle ondulée, sable, pierres, pfff... |
Ust Barguzin |
Merci à Chris qui nous a briefé pour ce trajet (cycliste
suisse)
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