Après nos deux jours à Garze, où nous profitons enfin d’un
soleil printanier, nous décidons finalement de tenter de rallier Hezuo à plus
de 1000 km par plusieurs cols au dessus de 4000 m toujours. Il nous reste 14
jours sachant qu’il vaut mieux y être un ou deux jours avant l’expiration du
visa et en espérant que le renouvellement puisse bien se faire là-bas (suivant
les informations récoltées).
Bon ce n’est pas une mince affaire et il ne va pas
falloir trop trainer en route, mais on se lance.
En sortant de Garze, sous une pluie torrentielle, on se
demande si on a bien fait. Nous sommes déjà bloqués par une partie de la route
en travaux et où la boue nous monte presque jusqu’aux chevilles et bloque les vélos. Cela commence bien. Les 30
prochains kilomètres par un col à plus de 4000 m ne s’annoncent pas coton non
plus car des travaux sont en cours qui transforment la piste en bourbier,
creusé par les camions. Arrêt à la première station-service pour enlever toute
cette boue des vélos et… là, comme souvent, notre ange-gardien nous envoie
notre sauveur. Une camionnette s’arrête qui nous propose à force de gestes, de
nous emmener, et nous fait comprendre que la route est boueuse. Souvent nous
avons eu ce genre de proposition que nous déclinions, eh oui, on veut pédaler,
on sait on est maso !, mais là ni d’une ni de deux, on accepte en se
disant que cela nous avancera un peu.
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ouf, bien contents de sortir du véhicule
on se demande qu'est-ce-qui était pire
la route à vélo ou à l'arrière du véhicule... |
Au croisement où nous sortons complètement cotis de la
camionnette et où nous quittons cette route en travaux, on est bien contents d’avoir
gagné un peu de temps et évité tout ce bourbier mais le trajet ne fut pas de
tout repos, à l’arrière du véhicule, assis par-terre, coincés entre les vélos,
où nous avons parfois fait des bonds énormes…. Bon on s’en sort sans trop de
mal et c’est parti sous la neige et un froid pénétrant sur une petite route
goudronnée qui se transforme bien vite en piste à nouveau. Tout est bouché.
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après le trajet en camionnette, nous voilà partis vers Sertal |
Nous nous dirigeons vers Sertal, puis Pedma sous de nombreuses averses de neige. Les
descentes sont difficiles pour moi car malgré toutes mes couches, mes mains
gèlent et j’appréhende à chaque montée au col, la descente qui va suivre.
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toujours dans le sens des aiguilles d'une
montre... |
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la montée au col....
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Nous sommes maintenant dans la région tibétaine de l’Amdo
et nous entrons dans la province du Qinghai.
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droite ou gauche ?
personne aux alentours... |
Quelques contrôles de police pour enregistrer notre passage et nous
demander où nous allons….
Les vautours et autres rapaces sont nombreux et
tournoient autour des sites de funérailles célestes, les tibétains offrant
leurs morts aux rapaces.
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encore un.... plus de 4000 , sous le soleil |
Plusieurs cols entre 4000 et 4600 m se suivent et à
chaque fois, la vue du sommet récompense tous les efforts de la montée. Cela
devient presque une drogue, quand il n’y a pas de col, cela nous manque…
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des pierres, de la boue.... |
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chargement dans le pick-up |
Lorsque nous quittons Pedma vers Jiuzhi sous une pluie
drue, un pick-up providentiel s’arrête dès les premiers 5 km, sans lever le
pouce, et nous propose de charger les vélos et de nous emmener sur les 120 prochains km. Ici aussi nous
n’hésitons pas sachant que nous n’arriverons pas à temps à Hezuo vu l’état des
routes (plus de 300 km de pistes déjà et ce n’est pas fini)et le mauvais temps . Nous regrettons juste de ne pas passer ces cols à vélo mais aujourd’hui le
temps est complètement bouché.
Un arrêt au monastère en cours de route pour déposer une
offrande et demander aux moines des prières pour les enfants de notre chauffeur
ainsi que pour les nôtres contre une donation.
A jiuzhi, la présence policière est toujours très
importante mais l’ambiance est agréable.
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femme hui |
Les foulards des femmes hui, musulmans chinois,
originaires d’Asie Centrale cotoient les chapeaux et tenues tibétaines. Les hui
tiennent souvent les petites boutiques de pain et sont spécialistes pour les
noodles.
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fleuve jaune avant Maqu |
Vers Maqu, nous roulons à nouveau sur du plat, sur une
immense plaine d’altitude, à 3800 m, délimitée par de plus grandes chaines de
montagnes, à perte de vue des tâches noires des troupeaux de yaks et blanches
des tentes. Nous traverserons deux fois le fleuve jaune, un des fleuve les plus
longs de Chine.
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campement dans le monastère |
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et la foule tourne toujours... dans le sens des aiguilles d'une montre |
A Awacang, nous plantons la tente dans un monastère où pendant
la soirée et même une partie de la nuit les fidèles (anciens, jeunes, mamans
avec les bébés dans le dos…) tournent inlassablement autour du temple en
récitant des mantras. Pour certains, la kora se fait en s’allongeant sur le
sol, font trois pas, s’allongent à nouveau et ainsi de suite, des tours sans
fin, sous la pluie, sous le soleil, de jour, de nuit. Toute cette foule qui tourne et qui tourne est
vraiment impressionnante. Les moines, à tour de rôle, nous proposent finalement
de nous héberger, mais n’avons pas envie de redémonter à nouveau notre tente, alors que la pluie
refait son apparition.
Hezuo grande ville, encore à 2900 m d'altitude, en pleine expansion,avec ses nombreuses
constructions, nous surprend. Il neige et arbres, voitures et trottoirs se
recouvrent d’une belle couche blanche. Venant des montagnes et des petites
villes perdues, cela fait un choc.
Et nous arrivons, comme prévu, 3 jours avant la fin de
notre visa.
Souvent, les tibétains qui nous doublent en mob, s’arrêtent,
curieux et observent nos montures.
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rencontre... et vente de cordyceps |
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dans les rues de Sertal |
Sur un ton de confidence, ils sortent de dessous leur
manteau une petite boite ou un sachet soigneusement fermé et nous proposent …. Des
cordyceps… ou champignons-chenille ou Yarsagumbu en tibétain (dont on a déjà
parlé dans un précédent post). Souvent nous les voyons, par 2, s’arrêter et
grimper en haut des montagnes, avec une pioche à la ceinture. Ils vont à la
cueillette de ce fameux « médicament » et nous avons vraiment l’impression
qu’ici c’est l’activité principale du moment. La cueillette ne se fait qu’à
cette saison. Dans les villes que nous traversons, la place principale sert de
lieu d’achat et de vente et est gardé par des militaires bien armés…sur les
trottoirs, on nettoie, expose cette denrée très recherchée.
Nous n’avons jamais apprécié autant
la chaleur du poêle près duquel nous nous sommes même assoupis en attendant le
dîner.
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en repartant le matin, après avoir passé
la nuit dans cette famille |
Un autre soir, une famille nous a presque « forcé » à fermer
la tente et à venir dormir chez eux.
D’autres bivouacs dans des vallées tranquilles nous ont
laissé des souvenirs mémorables comme cet orage de grêle, avec des grêlons gros
comme des œufs de caille (presque) et qui rebondissaient sur la tente et sur le
sol. Et bien d’autres.
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malaxage de la tsampa |
On nous a tellement souvent invité à boire du thé au
beurre de yak, ou du thé au lait et surtout à manger de la tsampa, que j’en ai
fait une overdose….avec du sucre, on aime, sans sucre, c'est plutôt difficile à avaler...
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enfin une soirée sous le soleil.... le lendemain il a plu des cordes... |
Mais c’est la nourriture de base des tibétains (farine d’orge
mélangée avec les doigts avec du beurre et du lait ou eau chaude. Il faut
malaxer le tout pour en faire une boule qui se détache du bol. On a essayé mais
le résultat n’est pas encore très concluant.
Il ne nous reste plus qu’à demander notre extension de
visa…
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bon je fais attention aux cailloux... |
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