Du 12/6 au 20/6
A Trabzon, nous avons finalement obtenu, sans problème et
sans négociation, 30 jours de visa pour l’Iran alors que nous avions appris qu’ils
ne délivraient plus que 15 jours. Sommes nous chanceux ?
Nous sommes arrivés depuis 3 jours à Dogubayarzit, à 40
km de la frontière iranienne. Près de 700 km nous séparent de Trabzon, avec
plusieurs cols à plus de 2000 m d’altitude. Eh non, nous n’avons pas tout
parcouru à vélo. Nous nous sommes résignés et mis, avec un pincement au cœur, nos
vélos dans la soute d’un bus (toute une histoire : d’abord le transport
des vélos était impossible, et en se fâchant un peu, d’un seul coup tout était
possible ; et sans payer de supplément en plus !!!) pour parcourir
les premiers 300 km jusqu’à ERZURUM. Le temps presse un peu (avons un peu trop
trainé en Turquie) par rapport à la saison et devons un peu gagner de temps (eh
oui, même avec 18 mois, on court après
le temps !).
Le paysage change très rapidement au fur et à mesure que
nous montons et perdons vite la végétation luxuriante de la côte.
Erzurum, grande ville du plateau anatolien, à 1950 m d’altitude, où le ski se pratique sur les
montagnes environnantes, s’étale sur la steppe, immense.
Ici nous retrouvons les grands espaces que nous aimons.
Les arbres sont rares et seulement plantés aux abords des villages bien moins
nombreux et plus espacés qu’à la côte.
L’envie nous démange de découvrir cette région à vélo et
nous parcourons en 5 jours les 300 km jusqu’à Dogubayarzit à travers la steppe,
des gorges profondes, une vallée de roches rouges, à travers un paysage de
montagnes où courent les bergers et les troupeaux de vaches et de moutons.
Nous nous régalons et apprécions l’immensité de cette
région.
Lors de notre arrivée à Erzurum, l’ambiance est
différente, les visages et les regards plus sombres, moins souriants. Que se
passe-t-il ? où sommes-nous ?
Mais en reprenant la route, les sourires et les hello
nous accompagnent à nouveau ainsi que les nombreuses invitations à boire le çay
dès que nous nous arrêtons.
Nous traversons des villages, aux maisons bien plus
spartiates, où on nous offre le lait caillé (yoghurt) fait maison.
Les foulards sont différents aussi.
Nous sommes en territoire kurde, identité que toutes les
personnes rencontrées revendiquent et nous précisent.
Un soir, alors que nous n’arrivons pas à trouver d’endroit
pour plan ter la tente (gorges profondes), nous arrivons presque à la nuit dans
un village. Nous plantons la tente à côté d’une ferme que nous devrons vite
délaisser ; ayant eu une invitation à passer la nuit dans la maison.
Melten, Nese et Jasmin, les 3 jeunes filles s’occupent de
nous et nous posent mille questions pendant que nous faisons honneur au plat de
fromage, légumes et olives qu’elles nous proposent, alors que le père et la
maman écoutent de la musique kurde à la télé.
ce n'est pas Jeanne d'Arc, mais Atatürk sur son cheval, et nos deux nouveaux "arkadach" Mehmet et Mustafa |
nos 3 sirènes, Meltem, Jasmin et Nese |
Ici plus de table, nous sommes assis sur des coussins et
la nappe est posée à même le tapis.
Pas d’eau courante dans la maison et les toilettes sont à
l’extérieur.
On nous installe sur des matelas dans la grande pièce de
la maison où nous passerons une bonne nuit alors que toutes nos affaires seront
restées dans la tente avec les vélos. Mais pas de soucis, ils ne risquent rien.
Le lendemain, pourtant, nous sommes prêts à partir, tôt,
mais nous serons des cyclistes sans vélos, ces derniers ayant changé de
boutique pendant la soirée, et le boutiquier étant encore au petit déjeuner
chez lui. Dans la rue, on attend assis à l'ombre, la rue s'anime peu à peu, les rideaux de fer s'ouvrent au fur et à mesure, tout doucement, ça téléphone et finalement Mustafa et Ramazan
prennent la voiture pour chercher le propriétaire du market où les vélos ont
passé la nuit…. et nous retrouverons nos vélos, sain et sauf ! avions nous un doute ?
Ici, problem yok (pas de problème !).un grand merci à eux.
Bref, 5 jours intenses avec beaucoup de belles rencontres
et de discussions, en anglais, allemand, parfois avec notre dico turc –
français.
Dogubayarzit, ville 100% kurde, au pied du Mont Ararat
(env 5100 m), s’étale à plus de 1600 m dans une plaine immense, entourée de
superbes montagnes. Le site est superbe.
devant le Mont Ararat, dont le sommet est coiffé par les nuages |
Nous y rencontrons Félix et Kathy, voyageurs en fourgon
mercedes, qui se dirigent aussi vers le Népal et passons 3 jours en leur
compagnie.
Nous pensons nous reposer une journée au camping au pied
du palais d’Isaac Pasaa du 17e siècle (construit par un grand chef
kurde), mais nous serons presque « pris en otage » par des familles
venues faire pique-nique et chercher la fraicheur des grands peupliers. On se
dispute presque l’honneur de nous apporter à manger et nous n’en pouvons plus
de boire des çay.
palais d'Isaac Pasaa du 17e s |
1ère cour du palais |
Yamour (qui veut dire "pluie") est adorable et vient visiter le palais avec nous. Elle est très intéressée et nous pose mille questions et nous présente toute sa famille.
Yamour et sa petite soeur, en pleine discussion ! |
Bref, encore une après-midi intense et riche en
rencontres.
C’est la fin de la Turquie, qui nous a vraiment comblé
par ses paysages et surtout par son accueil.
Nous savons que nous allons y revenir , surtout avec
toutes les promesses que nous avons faites aux personnes rencontrées.
Que nous réservera le prochain pays ? Nous entrons
en Iran avec une petite angoisse et une certaine excitation !!! suite au
prochain numéro.
dans la descente vers Dogubayarzit |
Salut les pédaleurs...bienvenue en Iran ou vous devez être formidablement accueillis. Je vois que tout va bien pour vous, c'est formidable. je vais essayer de mieux vous suivre maintenant.
RépondreSupprimerCela fait 3 semaines que je suis rentré de Compostelle après 2 mois de marche intensive, formidable et de belles rencontres internationales, je n'en suis pas encore remis...Je pars ce soir pour le Canada et j'y reste 2 mois pratiquement toujours chez l'habitant, habitante...Je vous souhaite bonne continuation et à bientôt, rhoda-phez dousse man
(au revoir mes amis)